#European Initiative citoyenne dans la pratique: partager des connaissances sur ce qui fonctionne en Pologne

L’initiative citoyenneeuropéenne a fait un arrêt à Varsovie dans le cadre de sa tournée de trois ans dans toute l’Europe, qui a commencé en Bulgarie, s’est rendue en Lituanie et après que la Pologne se rend en République tchèque, en France, au Portugal et en Autriche en 2018. Cette fois, l’équipe de l’initiative citoyenne européenne a rencontré des acteurs civils locaux, qui participent activement à la participation citoyenne et à la démocratie participative.

En l’honneur de la Journée internationale de la démocratie, la Commission européenne a invité, le 17 septembre, les organisations civiles polonaises à participer à un atelier de partage des connaissances d’une demi-journée et à prendre l’initiative! La manifestation a rassemblé le public dans le cadre d’une table ronde sur le thème de la manière de faire de la démocratie participative paneuropéenne une réalité, qui a été suivie de séances de discussion pratiques au cours desquelles les participants pouvaient partager leurs connaissances et expériences pratiques et apprendre d’autres personnes sur l’initiative citoyenne européenne. L’équipe de l’initiative citoyenne européenne a également créé sa cabine interactive, qui met en relation les citoyens de toute l’Europe en diffusant les idées développées lors des manifestations de sensibilisation organisées dans le cadre de la tournée.

Démocratie directe: surmonter l’impossibilité

La démocratie directe a toujours été considérée comme particulièrement difficile à mettre en place et à réussir en raison de la complexité des mécanismes proposés et du nombre d’entre nous. Toutefois, les intervenants ont souligné que de nouveaux outils étaient mis en place, ce qui rendait ce qui semblait impossible jusqu’à présent. Parmi ces outils figure l’initiative citoyenne européenne, qui permet à tous les citoyens de l’Union d’avoir leur mot à dire dans le travail législatif de l’Union européenne.

Ces outils sont nécessaires et importants pour toutes les sociétés démocratiques, en particulier comme l’a souligné Roland Zarzycki, vice-recteur pour les affaires académiques du Collegium Civitas, pour des démocraties relativement récentes telles que la Pologne, qui sont toujours en train de trouver le moyen de mettre en place de bonnes pratiques dans le domaine de la démocratie. Il est courant que lorsqu’il s’agit d’une action législative, la minorité doit suivre la majorité, souvent dissuadant le public de prendre la mesure supplémentaire pour s’impliquer plus activement. Cela pose de nombreuses questions, telles que: les outils de démocratie participative influencent-ils réellement la réalité qui nous entoure?

La Commission européenne est consciente de ces questions et il existe plusieurs outils pour faire participer davantage d’Européens à la démocratie au niveau de l’UE. La représentante de la Commission européenne, Olga Kurpisz, a présenté au public une brève présentation de l’initiative citoyenne européenne, indiquant qu’elle relevait de l’une des dix priorités de la Commission Juncker visant à encourager le dialogue avec les citoyens. Elle met en avant certaines bonnes pratiques issues d’initiatives antérieures couronnées de succès et explique la procédure à suivre en proposant des informations et des conseils très pratiques.

De nouvelles menaces pour la démocratie remettent en cause l’engagement des citoyens

Bien que le dialogue autour de la démocratie participative soit florissant et que de nouveaux outils importants tels que l’initiative citoyenne européenne soient mis en place, de nouvelles menaces s’accroissent et créent de nouveaux défis à surmonter. Les intervenants ont été très impliqués dans ces défis. Ils ont évoqué le rôle des médias sociaux et la manière dont ils ont eu une incidence considérable sur le dialogue avec les citoyens. Un exemple cité est que les fausses informations ont rendu plus difficiles les discussions motivées. Il est important que «le réseau soit recouvré afin de revenir sur le discours», a expliqué Rafał Dymek, directeur de la fondation Schuman.

Darek Kraszewki, de la fondation Stefana Batorego, évoque brièvement les particularités de la Pologne et, plus généralement, la manière dont il est important de rencontrer les citoyens et de dialoguer avec eux pour parvenir à une véritable démocratie participative.

Des recommandations ont été formulées, notamment par Marcin Wojtalik, cofondateur et membre du conseil d’administration de l’Institut de responsabilité mondiale, afin de maximiser le succès de l’initiative citoyenne européenne, à savoir la nécessité de donner la parole à tous les citoyens, de tenir compte de tous les avis et critiques afin de réaliser de réels progrès.

Se réunir et partager des idées

La deuxième partie de l’atelier a fait participer activement le public. Elle leur a donné l’occasion de partager des informations pratiques et de mieux comprendre l’initiative citoyenne européenne. Le public a été invité à agir sur la base d’exemples concrets et à se projeter dans le cadre de la procédure d’initiative citoyenne européenne. Ils ont été guidés par les intervenants pour trouver les solutions les plus appropriées à trois questions principales: comment promouvoir les initiatives civiques? Comment choisir des partenaires pour soutenir les initiatives et les campagnes? Comment lever des fonds?

Les séances de travail ont offert un environnement spécial, qui a rassemblé des acteurs de secteurs très différents. Ils ont pu partager leurs connaissances et leurs idées et exprimer leurs doutes et leurs défis aux experts, qui ont fait de leur mieux pour leur offrir des conseils et un soutien.

• Comment promouvoir votre initiative citoyenne? (animée par Olga Kurpisz)

Les participants à la discussion ont souligné qu’une initiative intéressante pour les Polonais, par exemple, ne sera pas nécessairement intéressante pour les résidents d’autres pays. C’est pourquoi il est important de choisir un thème «universel» et d’atteindre le public cible approprié.

Comme dans l’autre groupe, la question financière a été mise en évidence comme l’un des défis, de même que la nécessité d’une bonne coordination et d’une bonne organisation. Une attention particulière a également été accordée à la nécessité de mettre en place un réseau approprié de contacts et de cohérence de la campagne en termes de communication, d’adaptation aux réalités et de réponse aux changements en cours. Il a également mis l’accent sur le suivi des résultats de la campagne, en tirant des conclusions et en tirant les leçons des erreurs des initiatives antérieures.

Les participants à la conversation ont indiqué qu’au cours de la phase de planification de la campagne, il était nécessaire d’évaluer correctement les ressources et les possibilités de leur utilisation. Les participants à l’atelier ont également déclaré que l’objectif de la campagne n’était pas toujours de mettre en œuvre la législation de l’UE, mais qu’il pourrait également s’agir d’une publicité qui contribuera à la réalisation de l’objectif d’autres campagnes ultérieures.

• Comment lever des fonds pour votre campagne? (animé par Marcin Wojtalik)

Les participants à l’atelier ont calculé que, pour mener à bien une campagne en faveur d’une initiative, ils devront collecter 3 millions PLN (700 000 EUR), qu’ils utiliseront pour mettre en œuvre la campagne et l’initiative. Les fonds collectés seront alloués, entre autres, à la préparation du matériel, à la promotion et à la publicité, à la coopération avec les coordinateurs et à l’analyse ultérieure de la campagne, à l’évaluation de ses résultats et aux erreurs commises.

Dans le cadre des coordinateurs nationaux, il a été indiqué qu’il devrait y avoir autant de pays participant à la campagne, au moins sept, un dans chaque pays concerné. Dans ce cas, il est peut-être possible de réaliser des économies, à savoir la mise en place d’une coopération avec des organisations qui pourraient «fournir» gratuitement le coordinateur, grâce auxquelles le montant nécessaire pourrait être réduit d’environ 1.2 millions de PLN. Comme dans les deux groupes précédents, il a été souligné que l’argent devait être collecté avant le lancement effectif de la campagne.

Le défi mis en évidence par les participants était la faible culture de la collecte de fonds et de la philanthropie en Pologne, ce qui se traduit par des difficultés dans la collecte du budget. Il est également indiqué que le défi sera de donner aux acteurs de la campagne la promesse que leur voix sera entendue et que leurs espoirs ne seront pas déçus.

Parmi les mesures à prendre figurait la création d’un fonds consacré à l’ICE par l’UE. Les participants à la conversation ont également déclaré qu’à partir du moment où ils atteindront un certain niveau de participation des citoyens (par exemple, 500 000 signatures), l’État membre devrait également être tenu de soutenir l’initiative par un financement.

• Comment rechercher des partenaires pour soutenir votre initiative et votre campagne? (modéré par Roland Zarzycki)

Les participants de ce groupe ont convenu que l’objectif de chaque campagne était sa promotion, sa budgétisation et sa mise en œuvre ultérieure. Le défi a été de financer la participation des coordinateurs ou des faiseurs d’opinion.

Les participants ont déclaré que chaque initiative devrait être précédée, entre autres, d’un examen des publications déjà disponibles, afin de déterminer quelles personnes, organisations et médias sont intéressés par un sujet donné. Ils ont également attiré l’attention sur l’analyse des partenaires potentiels et sur l’importance de la mise en réseau, tant à l’intérieur qu’à l’étranger. Au cours de cette discussion, un argument intéressant s’est dégagé concernant le fait qu’une même initiative peut être soutenue par deux environnements totalement différents et opposés (par exemple, de gauche et de droite).

En ce qui concerne la promotion, à l’instar d’autres groupes, les participants ont convenu qu’une bonne solution consiste à obtenir/établir une coopération avec un chef de célébrité/d’opinion qui sera le visage de la campagne et qui aura les contacts appropriés. Toutefois, l’attention a été attirée sur le fait que l’acquisition d’une telle personne peut aussi être un peu dangereuse compte tenu de l’histoire/de l’image des personnes, des activités passées, de ce qu’elles sont associées, etc.

Le groupe d’activités à entreprendre comprenait la préparation d’un catalogue de partenaires potentiels, montrant une réussite des initiatives déjà entreprises et mises en œuvre. Une attention particulière a également été accordée à la possibilité d’utiliser les représentations nationales de l’UE et de s’adresser directement aux gouvernements locaux au sujet de l’initiative envisagée, ce qui pourrait contribuer à établir des contacts et à promouvoir l’initiative.

Dans l’ensemble, la deuxième partie de l’atelier a été extrêmement interactive et a montré comment les citoyens peuvent s’engager. Il s’agissait d’un aperçu positif de ce que l’initiative citoyenne européenne pouvait atteindre.